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La visite de la maison paysanne...

Dans le corps, le plus important, au rez-de-chaussée, la"thieuzine"(cuisine. Nom donné à la pièce commune où l'on fait la cuisine, bien sûr mais aussi où l'on couche.) pièce unique où vivait le pésan et sa famille, sur la terre battue, terre argileuse apportée des marais salants de la côte est.

facade maison paysanneElle est enterrée. On y descend deux marches, l'on a chaud l'hiver et frais l'été. Les quatre murs sont blanchis à la chaux deux fois par an à cause des pierres salpêtreuses et le "creux de chaux" est là, tout pres, pour y faire mourir les pierres.

Seulement deux ouvertures : une pour la porte pleine, et une fenêtre avec quelques vitres sur l'évier        .       

La clarté n'entrait guère autrefois chez nous, et pourquoi faire ? Les gens ne vivaient là que la nuit.

Le jour, c'est pour travailler, et il y avait assez à faire pour gagner "la goulée de pâture" ( la bouchée de nourriture. Expression souvent employée dans l'île pour désigner le repas, ou l'on allait manger parce qu'il le fallait mais pas en partie de plaisir, simplement pour se remplir le ventre comme les bêtes de travail.). A midi, l'on ne vient pas toujours manger à la maison, c'est du temps perdu de "diner" (le repas de midi.), et l'on peut aussi bien avaler sa bouchée de pain avec une pleine main de moules ou une queue de sardine dehors, même s'il fait froid l'hiver.

C'est vite avalé et l'on peut reprendre le tavail aussitot ........

Assez du soir à la maison sous la lampe fumeuse qui suffira pour éclairer le maigre repas de "chancres" (crabe. L'oléronais désignait  sous le nom général de chancre ou de chancraghe la    majorité des crustacés : le chancre vert, le chancre rouge, la buette, la bourse ou dormeur, le bataillé (étrille), le chancre crochet, même à l'occasion la gourgalle d'araignée), la langoutte qui est le homard, et la biche qui est la langouste.), ou de "guignelles"(une espèce de bigorneau. Il  y en a beaucoup d'espèces, la guignelle, le tagnou, le bet bian, le borgau pointu, le bigorneau perceur (qui est un fléau pour l'huître et la moule), le borgau morfiou (qui n'est autre que hulot).      

cheminéeLa thieuzine, on s'en sert pour y manger matin et soir, à la "chandelle", ou éclairée par le foyer. Les "drôles" (les enfants en général, en particulier le garçon, la fille étant appelée drolesse.), s'il y en a, et trop jeunes pour aller à l'école, resteront dans leur lit la nuit, et le jour, sur leur "ballière" (poche dans laquelle on mettait la balle d'avoine et qui était cousue. Cet ensemble servait de matelas pour les enfants.) ou leur "paillasse" (grande poche qui était remplie de paille en certains endroits de France, et remplie de feuilles sèches, de maïs dans l'île d'Oléron. Sur une face de la paillasse étaient réservées quatre grandes fentes par lesquelles la ménagère passait la main et le bras pour brasser les feuilles tassées après une nuit de sommeil, redonner de l'air et faire gonfler l'ensemble de façon à être couché à l'aise la nuit suivante.), dans leur trou, et tant pis s'ils  restent trop longtemps et en deviennent bossus ou bancals. 

Les plus vieux de la famille, grand-mère ou grand-père, tante ou oncle, les impotants, resteront auprès de la cheminée à attiser le feu mais, guère !!.
Il faut économiser le bois, comme le reste. Lorsqu'un voisin viendra s'enquérir de quelque chose, et qu'il mettra le "nez à la porte", il faudra qu'il demande
"Ya tau dau monde" (Est-ce qu'il y a quelqu'un ?) Dans la pénombre, il faudra un moment pour que l'œil habitué à la clarté du dehors, distingue les silhouettes assises auprès de l'âtre ou du "potager" (ancêtre du barbecue. Il flanquait la cheminée. Fait de pierres, plus tard de briques réfractaires, les derniers temps il est recou­vert de carreaux de faïence. Il possède en général deux fours avec gril­les sur lesquelles on y mettait de la braise de la cheminée ou du char­bon de bois fait de braises éteintes sous la cendre pendant la nuit précédente. La cuisine se faisait là, lentement, pendant que la ménagère s'absentait une ou plusieurs heures.) de pierre (ancêtre du barbecue) où l'on fera cuire, sur les braises de la nuit précédemment éteintes sous la cendre et récupérées en charbon de bois.

Nous n'avons pas oublié, de chaque côté de notre grande cheminée, les deux "creux" (les trous), entre deux tuiles pour y "saquer" (mettre) les allumettes de contrebande que le marchand de guenilles ou de peaux de lapin, apportait le soir, en cachette, dans un sac sur son échine. "Jhe zou revoué encore, et mon pauv'père qui zou cachait aussitout à cause des gendarmes".  
  le vaisselier

Dans un coin, il y a le lit à quenouille avec son ciel et ses rideaux épais tout le tour. Il faisait froid les nuits d'hiver, et bon s'entourer malgré on ai fait "son creux" dans les feuilles de "bié d'Espagne" (le maïs) de la paillasse ; un seul avantage : ne pas grincer comme les ressorts de nos sommiers et le pésan pouvait gigoter, on réveillait pas les "drôles" (cité plus haut . Dans les grandes familles, et lorsque la place manquait pour coucher les enfants, on se servait souvent d'un grand lit  pour en mettre trois ou quatre à "bi-chevet" (tant qu'ils étaient petits), c'est-à-dire aux deux bouts du lit, et la tête aux pieds.).

Le "drôle", il pourra dormir à côté, cependant. Un tout petit lit en bois nous a été donné, et, est là tout près. Tout près aussi, l'armoire à fiches appelée autrefois "le cabinet" (lire cabinette), et le buffet saintongeais  avec son
"vaissier" (le vaisselier).

Sous la seule petite fenêtre, l'évier est taillé dans un gros bloc de pierre difforme, pris à la côte. Son bec, s'écoule à l'extérieur de la pièce, le long du mur. Vous savez, il ne sert pas guère l'évier, tant de choses peuvent aussi bien se faire dehors, quelle que soit la saison. 

Ultime richesse, la pendule est dressée le long du mur, issue d'un quelconque héritage. Elle égrenne au long du temps des heures bien trop courtes pour ceux qui travaillent et bien trop longues pour les vieux qui demandent : "Serions-nous pas mieux boughés (partis, ici morts)".   

lit du droleElle est bien belle cette pendule, luisante de cire d'"encaustique", mais bien inutile. Le soleil ne donne-t-il pas l'heure ? ou les "kioches" ne sont-elles pas suffisantes ? et les vents, ne nous amènent-ils pas leur son de la ville (le Château d'Oléron) et de St-Trojan dans la forêt avec sa "kioche des lapins" (le bourg de St-Trojan se trouve dans la forêt, paradis des lapins. Autrefois, cette cloche avait reçu ce nom par les paysans des villages d'alentour.) ?   

Aux murs : le "bon Jésus" sur sa croix, et dans l'autre cadre son cœur tout rosé et tout flamboyant, le "sacré cœur de Jésus" sont accrochés. 

C'est tout le mobilier, avec une table, un banc et trois chaises boîteuses. 

Sortons  donc de chez nous, et regardons l'étage. Près du toit, juste au coin sud, le cadran solaire, avec la petite lame qui promène son ombre sur les chiffres romains nous donne l'heure. Mais... "quand  o y a pas d'souleil, o y a pas d'ombre" (C'est une vérité de Lapalisse ! Les jours gris, où le soleil est caché on ne peut pas distinguer les ombres puisqu'il n'y en a pas. Expression couramment employée du temps où  les gens n'avaient pas de montre et regardaient souvent le soleil pour avoir l'heure.).

Voyons le côté noroît de notre maison, et montons l'escalier extérieur en pierre, aux marches recouvertes de grosses dalles. Il y a deux mille ans, les Romains, venant chez nous, ont apporté cette mode, et, depuis,... elle s'est perpétuée. 
 

escalierMais que fait donc là cette grande perche, debout, le pied dans la cuvette d'un gros bloc de roche et retenue le long du mur par un anneau de pierre ? C'est le "parour", le séchoir à poisson  qui permettait de conserver la pêche qu'avait fait notre pésan, pêcheur à pied comme la grande majorité des Oléronais. Avec les coquillages, le poisson péché dans les pêcheries de la côte (équiuses) ou à "l'ouillaghe" (pêche sauvage), entrait pour une très grande part dans la nourriture de nos gens. Pour le conserver pendant quelques jours, il était, une fois nettoyé, bien salé,   suspendu à quelques mètres au-dessus du toit. Là, les mouches, à cette hauteur, ne vont plus, et on avait tout loisir de le descendre au moment du besoin, pour le manger, grillé dans la grande majorité des cas.

Nous voici devant la porte pleine, avec son "châtié" (chatière.) dans le bas, large trou rond pour laisser passer les chats. Il y a du travail pour eux ici, sur les tas de "grain" (mot qui désigne les céréales en général chez le paysan.), "froment" (le blé.), "gouése" (ou goïse, blé barbu (dont l'épi porte des barbes ou aiguilles) comme l'orge. La gouèse cultivée dans l'île était au grain rouge.), orge, "baillarge" (orge de printemps. Ne possède que deux rangs d'épis. L'orge d'hiver (ou escourgeon) qui se sème à l'automne possède quatre rangs d'épis.), avène, fève, et "gesses" (fèverolle. S'est beaucoup semée dans l'île aux cours des siècles derniers pour le bétail.), sans oublier la "seille"(le seigle. Il entrait un peu dans la composition du pain mais beaucoup dans la nourriture en vert du bétail et beaucoup aussi pour la fabrication des liens pour gerbes et des cordes à tresser les oignons.). Les rats et les souris s'en donneraient à cœur joie sans nos précieux chasseurs à quatre pattes. Et, désormais, ce sera "au plus fort, la poche" (expresion usitée dans les jeux de foire pour dire que le vainqueur emportera ce qu'il a gagné ; ici, pour dire que le chat emportera sa proie s'il est le plus malin, sinon...).

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  • beudet
  • Le 02/02/2016

Que de très bons souvenirs dans les années 1971 continuer

  • Amandine S.
  • Le 18/08/2015

Bonjour à tous les déjhouqués anciens et actuels, Comme Amélie mes années dans ce groupe sont de m ...

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