Les Déjhouqués
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La visite continue...

François est saunier, comme son père, son grand-père, et tous ceux qui les ont précédés. André Mage, notre poète qui naquit à Fiefmelin sur la commune du Château d'Oléron à une date que l'on peut situer entre 1558 et 1561 ; trouva une bonne partie de son inspiration dans le spectacle que donnaient les sauniers au travail. Il les peint, et il les plaint.

"Je prends plaisir à voir
"Des saulniers à qui mieux courans à leur devoir,
"L'un court vers un canal pour faire escourre en l'aire
"L'eau de son réservoir, l'autre s'empresse à faire
"Contre l'ondeux desbord, une digue de bris
"L'un ouvre à l'eau qu'il prend, l'autre y ferme, ayant pris".

François est saunier et la réserve de "sau" est là dans ce coin de chai, dans des caisses et de vieux charniers. Mais... il y en a un qui n'est pas comme les autres... "le goret" de l'année dernière est là !... en morceaux, renfermé dans le "saumat" (saumure, préparation liquide salée pour conserver viandes ou autres). "0 lé bon" avec le pot au fèves" ou su son pain, avec "in p'tit morça d'beurre et in "groû".

Que de choses entassées dans ce coin de chai !

Après avoir tiré "l'épinette", cette épine au cul du tonneau, et goûté le vin nouveau, ressortons pendant que nous tenons encore debout.

Quelques mètres le long du tas de bois, bûches et fagots, en réserve pour la cheminée, et nous voilà aux écuries. Quel terme pompeux pour un "méchant" "part" à vache, où une place est réservée au "bourrin", l'âne pour les oléronais.

Ici, contrairement à certaines régions, pas de dallage. Les bêtes sont simplement sur la litière, à même le sol.Celui-ci est plus bas qu'à l'extérieur et l'on en sortira le fumier qu'une fois l'an. A ce moment-là, le dos des bêtes touchera presque au toit. Pour sortir le fumier, toute la famille des alentours viendra "donner la main"... Et ce sera la fête, on bouéra de bons cots.

pierre anneau

Dans notre écurie, pas de boucle de fer, (ce n'est pas encore inventé dirait-on !), c'est toujours l'amarrage à une pierre percée, scellée dans le mur. Au cul de la vache, pas loin derrière elle, une petite place pour le "bodet" (le veau) amarré à un piquet d'acacia, enfoncé entre deux pierres dans le mur. Près de la porte, une fourche de fer pour le fumier et le balai de tamarin. (Toujours le balai de tamarin dans la cuisine, dans le grenier, dans le chai, dans l'écurie, et ailleurs. C'est la panacée cet arbuste. Il sert à tout, à fabriquer combien d'ustensiles solides, à faire du feu, après avoir embaumé de ses grap­ pes rosés nos routes et nos marais les mois de prin­ temps.) Suspendus au mur, à des piquets de bois, col­ liers et harnais de toutes sortes parmi les "arentelles" (toiles d'araignées). Il y a là, n'oublions pas que nous sommes dans un musée et que les Oléronais nous ont donné ce qu'ils avaient, colliers d'âne, de cheval, de bœuf, sellettes, les "bricoles" pour tirer la charrue, "reculements", "avaloirs",

croupières des"ch'vêtes" (licol) avec leurs mors tout rouilles, des bouts de chaîne, des longes, des "scinilles" (sangles), un bât, des "arquettes" (assemblage de bois suspendu sur le dos de l'âne, de chaque côté du bât et servant à transporter fagots, sacs de sel, etc...), des crocs, des "sogues" (grands paniers d'osiers, suspendus aussi sur le dos d'une bête de    chaque côté du bât, servant au transport du fumier, des algues (employées dans l'île comme engrais) ou d'autres marchandises), de tout... de tout.

Sortons... tirons le "tarouil" (le verrou), celui qui habite ici a l'habitude de se remuer et... beaucoup. Il faut une porte solide et une bonne fermeture. Ici, cest le "part à goret" (on donne dans l'île le nom de part aux toits, et aux écuries). Cette écurie  est plus petite, plus basse encore et pour rentrer " attention aux cornes " , je veux dire " ne vous cognez pas la tete " ! Ce n'est pas bien grand, et il n'y a que les quatre murs. Dans un coin, sur le fort dallage, la "bassée", c'est-à-dire l'auge du cochon (du "bourgeois" comme on dit aussi). L'auge de pierre est très lourde et quelquefois scellée car le "gail­lard" est costaud et il la traînerait dans tous les coins ou pourrait même la chavirer si la nourriture ne lui plaît pas. C'est qu'il faut bien l'engraisser le "mâtin", et pouvoir dire en chœur ce poème d'Adémar Esmein,auteur du Moyen-qge

"Sans les gorets coument dontfaire ?
Coument vivrait le métayer ?
Thielle bête, de boune affaire,
Doune à mangher, sert'à payer,
Graton, salé, couanne et jhambon,
Foutre ! A tout, le goret' est bon !"

Et c'est le "part de poules", encore plus petit, encore plus bas, et il faut littéralement se "casser en deux" pour y entrer.

La porte... si l'on peut dire ou ce qu'il en reste, est toujours ouverte, et les pondoirs évidés dans les murs sont là avec le "nijhau" (œufs qu'on laisse dans le nid pour inciter la poule à pondre au même endroit). Faites attention, si vous avez les pieds nus comme nous, à ne pas vous casser les orteils dans les "bassées" de pierre.

Les poules, elles, sont là, partout, à galoper, à gratter sur le tas de fumier, à manger les "bouits" (en général le ver de terre, mais dans l'île, tout ce qui de près ou de loin, ressemble à un ver) dans la grange où nous arrivons, ou plutôt, sous le "balet" appuyé sur un seul mur et trois gros piliers ronds.

Notre "balet" fait onze mètres cinquante de long. Nous avons appuyé le toit de roseaux sur un énorme madrier de quarante centimètres sur quarante, et qui les fait ces onze mètres cinquante de long. Ce "bois" nous a été donné à St-Denis, dans le Nord de l'île, et nous sommes allés le chercher, là-bas, à vingt-cinq kilomètres. Encore quelque épave ! puisque les trois quarts des charpentes âgées de cette île sont issues de la côte, de ces grands voiliers à trois ou quatre mâts qui, dans les nuits de tourmente, et pourtant sans l'appui des naufrageurs, se "jetaient sur nos rivages.

Sous notre "balet", sous son toit garantissant de la pluie ou des rayons ardents du soleil qui mange tout, des charrettes de toute sorte ; ici, c'est le musée de tout ce qui roulait :

la charette- La charrette ordinaire, pour aller au travail de tous les jours, la charrette du roulier, sans fond mais armée de traverses spéciales, incurvées pour  recevoir les fûts de roulage et pourvoir au trafic important des chais du négociant jusqu'aux distilleries et aux gabares. N'oublions pas que notre île est un pays producteur de vin que nous bénéficions de l'appellation "Cognac" et que nos alcools partaient tous par les ports et la mer. Cette même charrette roulait aussi bois et fagots pour les boulangers, les commerçants.

- Le tombereau pour le fumier et le "sart" (le sart, c'est le "varech", toutes ces algues de toutes espèces accumulées sur nos plages et nos rochers et qui nous servent à "engraisser' nos vignes et nos champs).

- La jardinière, légère pour le trot.

- La charrette anglaise, également pour le trot.

- Le break (à quatre roues) pour aller à la messe et aux foires.

Ici, aussi, au mur, et partout où l'on a pu, sont  accrochés sogues, "dail" (la faux), des liens de seigle ou de "tranchelles" (une espèce de carex. Sert aussi, une fois séché à l'ombre, et tressé, à beaucoup d'autres travaux que les liens), sur le sol, sous les charrettes et entre, des charrues de tout modèle, des houes, butteurs, des palonniers et toujours des "bricoles".

Mais attention, s'il vous plaît, "ne passez pas sur ces planches vermoulues, là, au fond dans ce coin ; regardez plutôt, si vous le voulez, et soulevez". Comme c'est blanc !!  Oui, c'est ici le "creux de chaux". Ici, l'on y met des pierres calcaires sortant d'être brûlées au four à chaux. Elles sont arrosées d'eau pour les faire "mourrir", et ainsi la chaux vive devient chaux éteinte. Elle redevient  cette belle pâte blanche, aujourd'hui froide, mais hier brûlante et si vous étiez tombé, vous y seriez brûlé vif. Cette belle pâte servira, délayée dans l'eau, pour cons­truire en devenant du mortier une fois mélangée au sable, ou bien pour blanchir en lait de chaux les murs de la "thieuzine" à la veille de la foire.

Adossé à notre "balet", le four, oui, le four à pain pour faire des "miches', des "tourtas", des"gourmandises" et la "thieuzine dau goret". Ce four, lui aussi, nous a été donné et transporté là.

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  • beudet
  • Le 02/02/2016

Que de très bons souvenirs dans les années 1971 continuer

  • Amandine S.
  • Le 18/08/2015

Bonjour à tous les déjhouqués anciens et actuels, Comme Amélie mes années dans ce groupe sont de m ...

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